Le Grand Site de France du Cirque de Navacelles est au cœur du Bien Causses & Cévennes, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 2011, au titre des paysages culturels de l’agropastoralisme méditerranéen. Aux pieds du Larzac et des Cévennes, niché dans les gorges de la Vis, plus qu’une curiosité géologique, le Cirque de Navacelles est le fruit d’une alchimie harmonieuse entre les activités humaines et la nature. Ce territoire naturel et protégé abrite des milieux riches et variés, garants d’une biodiversité exceptionnelle.
Afin de protéger, gérer et valoriser ce site remarquable et emblématique, la démarche Grand Site de France a été mise en place avec les acteurs locaux et elle est portée par le Syndicat mixte du Grand Site de Navacelles. Le label a été obtenu en 2017 et son renouvellement est prévu pour 2024.
L’esprit des lieux du Grand Site du Cirque de Navacelles
Chaque Grand Site possède une identité, un esprit qui est lui est propre et qui en fait un lieu unique et remarquable. Préserver et valoriser cette originalité du lieu sont les objectifs de protection et de projet de la démarche Grand Site de France.
Il y a d’abord, ce spectacle à couper le souffle, depuis le rebord du cirque, littéralement époustouflant, après cette approche empreinte de mystère, due à l’immensité des causses qui ne laisse aucunement imaginer ce plongeon du regard 300 mètres plus bas. Le contraste, créé entre l’approche des plateaux aux grands horizons arides et la verticalité abrupte qui enserre la fraîcheur du hameau, est saisissant.
Puis la pierre, la pierre omniprésente sous toutes ses formes qui transmet la structure du paysage : la pierre des sols à nu, des falaises et des grottes, la pierre des mégalithes, des clapas, des drailles, des lavognes et cazelles, des toits aux grandes lauzes calcaires. Le minéral est partout : il imprègne l’âpreté des lieux où l’histoire s’accroche depuis des temps ancestraux.
Mais aussi le contraste. A chaque saison son festival de couleurs : le printemps des asphodèles, l’été des pelouses ondulantes sous les cheveux d’anges et l’automne des érables flamboyants.
Contraste encore entre l’aridité des plateaux qui recèle pourtant d’immenses réserves d’eau dissimulées dans le karst qui surgissent avec fracas comme aux moulins de la Foux. Paradoxe même entre ces sols maigres et pourtant, pendant des siècles, la réputation des causses de grenier à blé nourriciers. Territoire à la fois avare et généreux car la vie est partout mais discrète et ce sont des milliers de moutons qui fondent l’économie locale et qui entretiennent cette mosaïque de paysages.
Puis, vient ce sentiment d’immensité et de respect. Pour certains visiteurs, l’immensité peut engendrer une perte concrète et mentale de repères, voire de l’angoisse. Mais pour la majorité, cette immensité, apporte l’évasion et la liberté, un ressourcement et une certaine humilité devant tant d’intelligence du lieu, héritage du travail des humains qui ont su s’adapter à ce milieu hostile et transmettre leur ingéniosité liée à l’élevage, aux parcours, à l’habitat, à l’économie de l’eau, savoir-faire multiples encore ancrés dans la société d’aujourd’hui.
Cette harmonie avec les lieux procure une une sérénité et presque une nostalgie tant ces lieux à l’écart des trépidations modernes sont fragiles.
Le puissant attachement collectif des habitants pour le territoire du Grand Site de France appelle de la part de tous une attention constante pour en préserver les valeurs et les maintenir vivantes.